Aveize, tête de l'aqueduc romain de la Brévenne

Lugdunum, fondée par Munatius Plancus en 43 avant J-C, est choisie peu après par Auguste comme capitale des trois Gaules. La ville, dès lors, en quelques années, compte des dizaines de milliers d'habitants et les besoins en eau explosent. Il faut savoir qu'à cette même époque, Rome compte un million d'habitants alors qu'il faudra attendre 1840 pour que Paris atteigne ce chiffre !

Quatre aqueducs seront alors construits pour approvisionner la cité installée sur la colline de Fourvière : celui des Monts d’Or, de l'Yzeron, de la Brévenne et enfin celui du Gier. On peut penser que sa construction est contemporaine du règne de Claude (41-54 après Jésus-Christ), et le coût estimé de sa construction qui a pu durere entre 4 et 8 ans, de 150 milions d sesterces, soit l'équivalent de 300 milllions de francs (en 1993). Il a pu fonctionné 2 siècles, voire un peu plus.

Avec plus de 200 km de canalisations, ces quatre aqueducs constituent l'ensemble le plus important, après celui de Rome, réalisé pour l'alimentation en eau d'une ville de l'Antiquité.

Celui de la Brévenne long de 70 km et traversant 16 communes, prend son départ à Aveize sur la rive gauche du ruisseau l'Orjolle, dans le vallon du Jacquemont à 627m d'altitude. Il y avait certainement d'autres prises d'eau à la Courtine du Bas et au haut d'Orjolle.

En 1991, lors de travaux de captage dans une parcelle appartenant à la ville de Sainte-Foy-l'Argentière, l'aqueduc a été retrouvé intact, sur la commune d'Aveize, installé dans une large tranchée, avec de chaque côté des pierres qui faisaient office de drain. Il mesurait 0,60 mètres de large et 1,20 mètre de haut, sous la voûte.

Sur Aveize, il mesure environ 500 mètres, avant de faire une petite incursion sur Duerne, puis traverser le ruisseau et passer sur la commune de Saint-Genis-l'Argentière. Il fait 70 km de long, avec une pente régulière de 1 mm par mètre, afin que l'eau s'écoule par gravité,  doucement sans user le fond, ou radier, et les côtés, appelés piédroits, qui sont maçonnés et étanches.

Sur Aveize, comme sur sa plus grande partie, le canal est enterré, ce qui le protège des intempéries, de l'érosion, et est couvert d'une voûte en plein cintre. Mais pour garder son niveau, donc la régularité de la pente, il doit suivre les courbes de niveau et contourner les montagnes. Il ne vient à l'air libre que pour traverser des vallées, passant alors sur un pont ou une ligne d'arches.

On peut voir des vestiges bien conservés de cet ouvrage romain au dessus de Montromant, à Courzieu, à Ecully au fond du parking de la Clinique du Val d'Ouest, ou à Tassin-la-Demi-Lune près de l'hôpital des Massues, entre autres.

Deux mille ans après sa construction, nous sommes toujours admiratifs de la maîtrise des ingénieurs romains qui nous ont laissé un ouvrage d'une technicité incroyable.

Article rédigé par Jean-Claude Voute

A visiter : le sentier découverte de l'aqueduc à Aveize (http://www.aveize69.fr/fr/information/73180/sentier-aqueducs)

Plus d'infos sur le site de l'ARAIRE : https://archeolyon.araire.org/AqueducsLyon/index1.html
12 avril 2019 Communication de la DRAC : Votre commune se trouve aujourd'hui sur le tracé de l'un des quatre aqueducs gallo-romains qui alimentaient la ville antique de Lyon en eau potable. Pour cette raison, la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes a le plaisir de vous informer de la récente mise en ligne d'un film de 5 minutes consacré à la restauration d'un fragment de l'aqueduc de la Brévenne, le "Rampant des Massues : la restauration d'un aqueduc gallo romain"situé à cheval sur les communes de Lyon (5e arrondissement) et de Tassin-la-Demi-Lune. "..." Il permet d’en comprendre l’utilité, les modalités de construction et de fonctionnement, mais aussi les parti-pris de restauration, et en propose une reconstitution en trois dimensions dans son état du Ier siècle. La version française est consultable ici : https://www.dailymotion.com/video/x74hthy